En bref : De Brancusi à Saâdane Afif – Francis Bacon – Le Greco

[30/06/2014]

 

Tous les quinze jours, Artprice vous propose un tour d’actualité du marché de l’art en quelques mots et quelques chiffres : De Brancusi à Saâdane Afif – Francis Bacon – Le Greco

De Brancusi à Saâdane Afif

Depuis le 12 juin, et jusqu’ au 21 septembre 2014, l’exposition The Brancusi effect à la Kunsthalle de Vienne affiche l’objectif suivant : faire la lumière sur l’immense influence de l’artiste roumain sur l’art du XXème siècle, notamment sur le développement de l’art minimal et de l’installation contemporaine. Pour ce faire, les curateurs Vanessa Joan Müller et Nicolaus Schafhausen ne se sont pas contentés d’éplucher les archives. Ils ont invité des artistes tels que Saâdane AFIF, Wilfrid ALMENDRA, André CADERÉ, Konstantin GRCIC et bien d’autres. L’hétérogénéité est donc de mise, autour de notions phares éclairées par Constantin BRANCUSI au début du XXème siècle : celle du module, de la relation piédestal/sculpture, de la possibilité d’une expansion sculpturale sans limite, etc. La Kunsthalle regroupe ainsi autant d’icônes artistiques que d’oeuvres d’artistes émergents, tels que Koenraad DEDOBBELEER, ou l’artiste français Saâdane Afif, récompensé du prix Marcel Duchamp en 2009. Ces jeunes artistes sont aujourd’hui souvent abordables pour moins de 10 000 $ en salles, lorsque la pénurie de Brancusi hisse des photos de sculptures à plus de 100 000 $.

Les Bacon de l’été

L’été est là mais la saison des grandes ventes n’est pas encore terminée. Après la Art Basel de Bâle, direction Londres pour les ventes de nouvelles ventes d’art contemporain de prestige (30 juin et 1er juillet). Christie’s et Sotheby’s concentrent une grande partie de leur énergie à faire sortir de l’ombre des oeuvres de Francis BACON, dont la cote est l’une des plus flamboyante au monde. Trois oeuvres de l’artiste sont présentées chez Sotheby’s, contre deux chez sa rivale. Souvenez-vous, en mai dernier, le grand triptyque proposé par Christie’s s’est vendu 80,805 m$ frais inclus (Studies for a Portrait of John Edwards, 13 mai 2014) et le record absolu se hisse à 142,4 m$ depuis novembre 2013 (Three Studies of Lucian Freud, 12 novembre 2013, Christie’s New York). Miser sur Bacon est donc un gage de réussite absolue et les deux leaders l’inscrivent à la Une, et leurs catalogues, à commencer par Sotheby’s le 30 juin ,qui annonce un ensemble de trois portraits de George Dyer (1964), chacun mesurant 35,5 x 33 cm. Il y a dix ans, ce type de lot se vendait moins de 4 m$. Il devrait atteindre aujourd’hui entre 25 à 33 m $ (15 à 30 m£, cf Three Studies for Portrait of Lucian Freud vendu 3,8 m$ frais inclus, Sotheby’s, le 12 novembre 2003). Deux autres oeuvres de Bacon sont proposées pour cette vente, Study For Portrait of PL, No 1 estimée 6 à 7,5 m$ (1957, 198 cm x 142 cm) et Seated Man, attendue entre 2,5 et 3,4 m$ (1957, 140 x 110 cm).

Le lendemain, Christie’s garantit un prix de vente minimum auprès du vendeur de Study for head of Lucian Freud, mesurant 35,5 x 30,5 cm, et peint en 1967. Cette toile est issue de la collection de Road Dahl, célèbre auteur de livre pour enfants décédé en 1990, qui en fit l’acquisition pour 2 850 £ en 1967. L’estimation actuelle est tenue secrète mais l’audace de ce portrait de Lucian Freud pourrait emporter les enchères entre 8 et 12 m$

Les 400 ans du Greco

400 ans après sa mort, l’Espagne consacre à l’artiste crétois une série d’expositions et d’hommages, notamment à Tolède, où Dom. Theotokopoulos GRECO EL a passé 37 ans de sa vie. Sur place, le musée Santa Cruz est parvenu à se faire prêter des toiles en provenance de la National Gallery de Londres, du musée du Louvre et du Metropolitan Museum of Art de New York, entre autres importantes collections. Des œuvres sont aussi prévues au musée Santa Cruz (exposition Le Greco : art et métier en septembre) et dans les Espacios Greco, pour lesquels elles avaient été créées à l’origine : la cathédrale, la chapelle San José, le couvent Santo Domingo el Antiguo, l’hôpital de Tavera et l’église Santo Tomé. L’une des expositions majeures de ce vaste hommage vient de s’ouvrir à Madrid, au musée du Prado. El Greco et la peinture moderne rassemble 25 oeuvres du peintre fondateur de l’École espagnole du XVIᵉ, autour d’une centaines d’oeuvres qui analysent l’influence de sa personnalité sur l’évolution de la peinture du XIXe et XXe siècles (“El Greco and Modern Painting” est ouverte jusqu’au 5 octobre 2014). Ces évènements marquants ont eu un impact fort sur le marché du Greco ces derniers mois, à commencer par le record d’enchères frappé l’été dernier pour un Saint Dominique en prière adjugé plus de 12,3 m$, soit 5 millions au-delà de l’estimation haute (Saint Dominic in Prayer, vendue 13,9 m$ frais inclus le 3 juillet 2013 chez Sotheby’s Londres). Si l’actualité stimule les prix, ce type d’hommage fait aussi sortir des oeuvres de l’ombre. Ainsi, cinq toiles se sont vendues depuis janvier 2013, ce qui s’avère considérable pour l’artiste, dont les salles de ventes n’avaient proposé que quatre oeuvres en sept ans (entre janvier 2007 et janvier 2013).